Évolution et tendances du marché du recrutement en France
Le marché du recrutement en France en 2024 présente des dynamiques contrastées. Ces dynamiques marquent des évolutions significatives tant du côté des employeurs que des candidats. Cet article propose une analyse détaillée des chiffres clés qui façonnent le marché du recrutement cette année. Découvrons ensemble les défis et opportunités qui se dessinent pour les professionnels des ressources humaines en 2025.
Marché du recrutement : les enjeux en 2024
Pour commencer, les intentions d’embauche ont diminué de manière notable en 2024 après deux années exceptionnelles. Selon l’enquête « Besoins en Main-d’Œuvre » de France Travail, les employeurs avaient projeté 2 782 000 recrutements. Cela représentait une baisse de 8,5 % par rapport à 2023. Cette baisse, bien qu’inquiétante pour certains secteurs, reflète aussi une adaptation des entreprises à des réalités économiques complexes.
Cependant, il convient de souligner que certains secteurs du marché du recrutement affichent une certaine résilience. Les entreprises technologiques, par exemple, maintiennent des niveaux élevés de recrutement. Cette dynamique s’explique par leur capacité à répondre à des besoins spécifiques en compétences numériques.
En 2024, les TPE et PME sont les pilliers du marché du recrutement
Les très petites et moyennes entreprises maintiennent leur rôle dominant dans le marché du recrutement. En 2024, sept projets de recrutement sur dix concernent des établissements de moins de 50 salariés. Plus précisément, 43 % des entreprises de 0 à 9 salariés prévoient d’embaucher. De même, environ 26 % des entreprises de 10 à 49 salariés formulent des projets similaires. Ces chiffres montrent que, malgré des contraintes budgétaires, les petites structures restent actives dans leurs efforts de recrutement.
De plus, les TPE et PME bénéficient de politiques publiques favorisant l’embauche. Les aides à l’embauche ou à la formation permettent à ces entreprises de recruter plus sereinement. Par ailleurs, ces structures se montrent souvent plus flexibles que les grandes entreprises pour s’adapter aux évolutions du marché.
Quels secteurs dominent le marché du recrutement ?
Par ailleurs, la répartition sectorielle des projets de recrutement illustre des disparités significatives. Les services concentrent 63 % des projets. Ce chiffre montre une légère augmentation par rapport à l’année précédente. Cependant, plusieurs secteurs subissent des reculs notables :
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- Construction : Les entreprises réduisent les projets de 18,1 %.
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- Transport et entreposage : Elles diminuent les projets de 16,4 %.
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- Commerce de gros : Les réductions atteignent 15,8 %.
En somme, certains secteurs peinent davantage à retrouver leur dynamisme. Ces baisses reflètent souvent des problèmes structurels. Par exemple, dans le transport, les entreprises se heurtent à une pénurie de chauffeurs qualifiés.
En revanche, d’autres secteurs comme la santé continuent d’afficher des besoins importants. Le vieillissement de la population française contribue à cette demande croissante. Cela ouvre des opportunités pour des métiers tels que les aides-soignants ou les infirmiers.
Marché du recrutement : Quels sont les métiers en demande ?
Le classement des métiers les plus demandés en 2024 met en avant des professions des services et de l’agriculture :
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- Serveurs de cafés et restaurants.
- Aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration.
- Viticulteurs et arboriculteurs.
- Agriculteurs.
- Agents d’entretien de locaux.
- Aides à domicile et auxiliaires de vie.
- Cuisiniers.
- Professionnels de l’animation socioculturelle.
- Employés de libre-service.
- Aides-soignants.
Ces métiers représentent une grande part des besoins actuels sur le marché du recrutement. À cela s’ajoute une montée en puissance des emplois technologiques et numériques. Les développeurs, data analysts ou experts en cybersécurité sont aussi très recherchés.
Marché du recrutement : les défis majeurs en 2024
Pour continuer, les employeurs identifient des défis continus dans le marché du recrutement. Environ 57,4 % des recrutements comportent des difficultés, mais ce taux baisse légèrement par rapport à 2023 (61 %). Les principaux obstacles incluent :
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- Les entreprises ne reçoivent pas assez de candidatures dans 85 % des cas.
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- Elles jugent les profils inadaptés dans 76 % des cas.
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- Les conditions de travail s’avèrent peu attractives dans 36 % des cas.
En fin de compte, les recruteurs doivent s’adapter à ces nombreux freins. Les entreprises répondent à cette situation en intensifiant leurs efforts pour former en interne. Par ailleurs, elles améliorent leurs offres salariales pour attirer davantage de candidats qualifiés.
L’impact des nouvelles technologies
Ainsi, les entreprises privilégient plusieurs canaux pour recruter des cadres. Elles diffusent principalement leurs offres d’emploi sur des jobboards, utilisés dans 84 % des cas. De même, les réseaux sociaux occupent désormais la deuxième place parmi les canaux de recrutement. Enfin, les entreprises utilisent aussi les réseaux de contacts et la cooptation pour trouver des candidats.
De plus, l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation transforment le marché du recrutement. Selon une étude menée par OpenSourcing 44 % des entreprises intègrent l’IA dans leurs processus. Par ailleurs, 42 % des employeurs explorent déjà les avantages de ces technologies. Les responsables RH estiment que l’IA améliore le matching entre candidats et postes. Ces outils réduisent également les biais humains dans les décisions.
Les attentes des candidats
Par conséquent, les candidats demandent de la transparence et une plus grande rapidité dans les recrutements. Ils espèrent recevoir une réponse à leur candidature en moins de trois semaines. Les candidats souhaitent également des retours après leurs entretiens sous quinze jours. Toutefois, les processus actuels durent souvent douze semaines. Les employeurs peinent à réduire ces délais en raison de leurs difficultés à trouver des candidats. (lemonde.fr)
Marché du recrutement : comment les entreprise réagissent-elles ?
En parallèle, les entreprises renforcent la mobilité interne pour répondre aux difficultés de recrutement. Environ 65 % des employeurs souhaitent développer ces initiatives. Ces mesures aident à pourvoir des postes vacants et favorisent le développement des salariés en interne. Cette stratégie permet aussi de retenir les talents et de limiter le turnover.
Vers quelles perspectives économiques en 2025 ?
La croissance économique modérée de 2024 avait exercé une influence significative sur le marché du recrutement. Avec un PIB ayant enregistré une croissance de seulement 0,7 %, les entreprises évoluaient dans un contexte de prudence économique. Ce ralentissement, bien que moins marqué que certaines crises passées, avait contraint les employeurs à revoir leurs priorités. Ainsi, les stratégies de recrutement s’étaient davantage concentrées sur les métiers à forte valeur ajoutée, où l’impact des talents sur la performance de l’entreprise se révélait essentiel.
Dans le même temps, les entreprises avaient redoublé d’efforts pour fidéliser leurs collaborateurs. La guerre des talents n’avait pas faibli, notamment dans des secteurs clés comme la technologie ou la santé. Investir dans la montée en compétences des équipes et instaurer des conditions de travail attractives étaient devenus des leviers incontournables pour rester compétitifs sur le marché du recrutement.
En 2024, ce marché s’était positionné à un tournant décisif. Les employeurs avaient dû répondre à une double exigence : s’adapter aux attentes croissantes des candidats en matière de flexibilité et de transparence, tout en intégrant des solutions technologiques qui rendaient les processus plus efficaces. Les entreprises devaient jongler entre innovation, adaptabilité et attractivité pour surmonter les défis posés par un contexte économique exigeant.
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