Reclassement professionnel : comment accompagner vos talents ?

Du reclassement professionnel à la réussite : méthode en 6 étapes

Pour s’adapter aux nouvelles exigences du marché et optimiser leur performance, les entreprises sont parfois contraintes de procéder à des restructurations, des réorganisations ou des plans sociaux. Ces situations délicates impliquent souvent des licenciements pour motif économique qui peuvent avoir des répercussions importantes. C’est dans ce cadre que l’outplacement, ou reclassement professionnel, prend toute son importance en tant qu’outil stratégique de gestion des transitions d’emploi.

L’outplacement représente bien plus qu’une simple obligation légale pour l’employeur, il constitue un véritable levier de performance RH qui permet aux entreprises de maintenir leur image employeur tout en accompagnant dignement leurs salariés vers de nouveaux postes. Cette démarche structurée de reclassement nécessite une méthodologie rigoureuse et une procédure adaptée pour garantir son efficacité dans la recherche d’emploi.

Comprendre le reclassement professionnel

Définition et concepts clés

Le reclassement professionnel constitue une démarche d’accompagnement personnalisé destinée à faciliter la transition professionnelle d’un salarié vers un nouvel emploi. Cette procédure s’inscrit dans le cadre légal français et répond à une obligation de l’employeur dans certaines situations spécifiques, notamment en cas de licenciement économique ou d’inaptitude au travail.

L’outplacement se distingue du simple conseil en évolution professionnelle par son caractère personnalisé. Il implique un accompagnement individuel sur une période déterminée, avec des objectifs précis et des moyens dédiés. Cette approche permet d’optimiser les chances de reclassement dans des conditions satisfaisantes pour le salarié concerné.

Les concepts clés du reclassement professionnel incluent la notion de projet professionnel, l’analyse des compétences transférables, l’étude du marché de l’emploi et la définition d’une stratégie de recherche adaptée.

Raisons pour envisager un reclassement

Plusieurs situations peuvent justifier la mise en place d’une procédure de reclassement professionnel. Le motif économique représente l’une des principales raisons, lorsque l’entreprise doit procéder à des suppressions de postes. Dans ce cas, l’employeur a l’obligation légale de proposer un reclassement aux salariés concernés avant de procéder au licenciement.

L’inaptitude médicale constitue un autre motif fréquent de reclassement. Lorsqu’un salarié est déclaré inapte par le médecin du travail à occuper son poste, l’employeur doit rechercher des solutions de reclassement adaptées à l’état de santé du travailleur. Cette situation peut résulter d’un accident du travail, d’une maladie professionnelle ou d’une évolution de l’état de santé du salarié.

Les restructurations organisationnelles représentent également un cas de figure où le reclassement devient nécessaire. Lors de réorganisations majeures, certains postes peuvent disparaître ou évoluer significativement, nécessitant une adaptation des fonctions des salariés concernés ou leur orientation vers de nouveaux emplois.

La reconversion volontaire peut aussi motiver ce type de démarche, notamment dans le cadre de dispositifs de mobilité interne ou de plans de sauvegarde de l’emploi négociés avec les représentants du personnel. Cette approche proactive permet d’anticiper les évolutions du marché du travail et d’accompagner les salariés dans leur évolution professionnelle.

Processus de reclassement professionnel

Étapes pour réussir sa transition

Étape 1 :

La première étape du processus de reclassement consiste à réaliser une évaluation complète de la situation du salarié concerné. Cette phase de diagnostic permet d’établir un état des lieux précis des compétences, des capacités d’adaptation et du potentiel de reclassement du travailleur.

L’aspect psychologique revêt également une importance cruciale dans cette première étape. Le licenciement, même pour motif économique, génère souvent un sentiment d’échec ou de dévalorisation chez le salarié. Le consultant en outplacement doit donc évaluer l’état émotionnel du collaborateur, sa capacité de résilience et sa motivation pour entreprendre une recherche d’emploi active ou une démarche de reclassement.

L’évaluation financière constitue un autre volet indispensable. La situation patrimoniale du salarié, ses contraintes budgétaires et la durée de ses indemnités influencent directement la stratégie de reclassement à adopter.

Étape 2 :

La deuxième étape consiste à co-construire avec le salarié son nouveau projet professionnel. Cette phase de définition des objectifs s’avère déterminante pour la suite de l’accompagnement, car elle fixe le cap et donne du sens à la démarche de recherche d’emploi. La définition du projet professionnel ne peut se faire de manière unilatérale. Elle résulte d’un travail collaboratif entre le consultant et le bénéficiaire.

Cette étape implique souvent une remise en question profonde des choix de carrière antérieurs. Le salarié doit identifier ses véritables motivations professionnelles, ses valeurs et ses priorités de vie.

La fixation d’objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes, Temporellement définis) structure cette démarche de reclassement. Ces objectifs peuvent concerner le type de poste recherché, le secteur d’activité ciblé, la zone géographique, le niveau de rémunération souhaité ou encore la période de recherche d’emploi.

Étape 3 :

La troisième étape correspond au bilan de compétences approfondi qui constitue le socle technique de l’outplacement. Cette phase permet d’inventorier méthodiquement l’ensemble des acquis professionnels et personnels du salarié pour en faire des atouts dans sa recherche d’emploi ou son reclassement professionnel.

L’analyse des compétences techniques porte sur l’expertise métier, la maîtrise d’outils, de logiciels ou de technologies spécifiques. Cette cartographie détaillée permet d’identifier les compétences directement transférables et celles nécessitant une actualisation ou un complément de formation pour s’adapter aux exigences des nouveaux postes visés.

Les compétences managériales et relationnelles font l’objet d’une attention particulière dans ce bilan. La capacité à diriger des équipes, à gérer des projets, à négocier ou à communiquer représente souvent la valeur ajoutée principale des cadres expérimentés sur le marché de l’emploi.

Étape 4 :

La quatrième étape consiste à élaborer une stratégie de recherche d’emploi personnalisée et efficace. Cette stratégie doit tenir compte du profil du candidat, de son projet professionnel et des spécificités de son marché cible. L’identification des canaux de recherche les plus pertinents constitue un préalable indispensable à cette démarche.

Étape 5 :

La cinquième étape vise à combler les éventuels écarts de compétences identifiés lors du bilan et à renforcer l’employabilité du candidat sur son marché cible. Cette phase de formation peut s’avérer déterminante pour la réussite du reclassement professionnel, notamment dans des secteurs en forte évolution technologique.

Étape 6 :

La sixième et dernière étape consiste en un accompagnement personnalisé jusqu’à la concrétisation du reclassement professionnel. Cette phase de suivi intensif garantit l’efficacité de la démarche et maximise les chances de succès dans la recherche d’emploi.

L’importance des formations professionnelles

Les formations professionnelles jouent un rôle crucial dans le processus de reclassement, particulièrement dans un contexte où les métiers évoluent rapidement sous l’effet de la digitalisation et des transformations économiques. L’analyse des besoins en formation découle directement du diagnostic initial et des exigences du marché de l’emploi visé.

Les évolutions technologiques rapides dans de nombreux secteurs nécessitent souvent une actualisation des compétences techniques du salarié en reclassement. La transformation digitale, par exemple, impacte la plupart des métiers et peut requérir l’acquisition de nouvelles compétences numériques pour accéder aux postes disponibles sur le marché.

Les formations certifiantes représentent un atout majeur dans une démarche de reclassement. Les certifications sectorielles, les formations diplômantes courtes ou les parcours de reconversion professionnelle offrent de nombreuses possibilités d’évolution et d’adaptation aux besoins du marché du travail.

L’accompagnement dans la recherche de financements constitue un volet important de cette démarche de formation. Le Compte Personnel de Formation (CPF), les dispositifs Pôle emploi, les aides régionales ou les financements spécifiques aux reconversions permettent souvent de couvrir tout ou partie des coûts de formation engagés.

Droits et législation autour du reclassement professionnel

Droit au reclassement professionnel en France

Le droit au reclassement professionnel en France s’inscrit dans un cadre juridique précis défini par le Code du travail. Cette obligation légale s’impose à l’employeur dans plusieurs situations spécifiques, notamment en cas de licenciement pour motif économique ou d’inaptitude médicale du salarié.

Dans le cas d’un licenciement économique, l’employeur a l’obligation de rechercher des solutions de reclassement avant de procéder à la rupture du contrat de travail. Cette obligation de reclassement s’étend aux postes disponibles dans l’entreprise, mais également au sein du groupe d’entreprises auquel elle appartient le cas échéant.

La procédure de reclassement doit respecter certaines conditions définies par la loi. L’employeur doit proposer des postes correspondant aux qualifications du salarié ou des postes équivalents. À défaut, il peut proposer des emplois d’une catégorie inférieure, sous réserve de l’accord du salarié concerné.

En cas d’inaptitude médicale, l’obligation de reclassement revêt un caractère encore plus contraignant. L’employeur doit tenir compte de l’avis du médecin du travail et des recommandations d’adaptation du poste. Si aucune solution de reclassement n’est possible, le licenciement pour inaptitude peut être envisagé, mais uniquement après avoir épuisé toutes les possibilités d’adaptation.

Le refus d’une proposition de reclassement par le salarié doit être motivé et peut avoir des conséquences sur ses droits aux indemnités de licenciement. Cependant, le salarié conserve le droit de refuser un poste qui ne correspond pas à ses qualifications ou qui présente des conditions de travail significativement différentes.

La jurisprudence française a précisé les contours de cette obligation de reclassement, notamment en ce qui concerne l’étendue de la recherche, les caractéristiques des postes à proposer et les modalités de consultation du salarié. Ces évolutions jurisprudentielles renforcent les droits des salariés et les obligations des employeurs en matière de reclassement.

Accompagnements et aides disponibles

Plusieurs dispositifs d’accompagnement et d’aide financière existent en France pour soutenir les salariés dans leur démarche de reclassement professionnel. Ces dispositifs, mis en place par l’État, les collectivités territoriales et les organismes paritaires, visent à faciliter les transitions professionnelles et à réduire les risques de chômage de longue durée.

France Travail propose un ensemble de services d’accompagnement personnalisé aux demandeurs d’emploi en situation de reclassement. Ces services incluent un bilan de compétences, un accompagnement dans la définition du projet professionnel, des formations qualifiantes et un suivi individualisé dans la recherche d’emploi.

Le Conseil en évolution professionnelle (CEP) constitue un dispositif gratuit d’accompagnement proposé à tous les actifs, qu’ils soient salariés, demandeurs d’emploi ou travailleurs indépendants. Ce service permet de faire le point sur sa situation professionnelle, d’identifier ses compétences et de construire un projet d’évolution ou de reconversion.

Les Transitions collectives (Transco) représentent un dispositif récent destiné à faciliter les reconversions dans les secteurs en tension. Ce programme permet aux salariés d’entreprises confrontées à des mutations économiques de suivre une formation certifiante vers un métier porteur, tout en conservant leur rémunération.

Le Compte Personnel de Formation (CPF) constitue un outil essentiel pour financer les actions de formation nécessaires au reclassement. Chaque salarié dispose d’un crédit d’heures de formation utilisable tout au long de sa carrière, notamment pour acquérir de nouvelles compétences ou se reconvertir professionnellement.

Les régions proposent également des dispositifs spécifiques d’aide au reclassement, notamment à travers leurs programmes de formation professionnelle et leurs dispositifs d’accompagnement à la création d’entreprise.

Opportunités et défis du reclassement

Opportunités après un reclassement professionnel

Le reclassement professionnel, bien que souvent vécu comme une contrainte, peut révéler de nombreuses opportunités d’évolution et d’épanouissement professionnel. Cette transition peut devenir l’occasion de donner un nouveau souffle à sa carrière.

L’évolution du marché du travail crée constamment de nouvelles opportunités d’emploi dans des secteurs émergents. La transition écologique, la digitalisation des entreprises, le vieillissement de la population ou encore les nouveaux modes de consommation génèrent des besoins en compétences nouvelles et offrent des perspectives intéressantes de reclassement.

Les métiers du numérique représentent un gisement d’emplois particulièrement dynamique pour les salariés en reclassement. Les fonctions de développeur web, de data analyst, de community manager ou de consultant en transformation digitale sont accessibles avec des formations relativement courtes et offrent des perspectives d’évolution attractives.

Le secteur de la transition énergétique offre également de nombreuses opportunités de reclassement, notamment pour les profils techniques et commerciaux.

La silver économie, liée au vieillissement de la population, génère de nouveaux besoins dans les services à la personne, la santé, l’habitat adapté ou les loisirs seniors. Ces secteurs offrent des perspectives de reclassement intéressantes pour des profils variés.

L’entrepreneuriat constitue une voie de reclassement de plus en plus prisée par les salariés expérimentés. La création d’entreprise permet de valoriser l’expérience acquise tout en conservant une autonomie professionnelle. Les dispositifs d’aide à la création d’entreprise facilitent cette transition vers l’entrepreneuriat.

Défis rencontrés lors d’un reclassement professionnel

Malgré les opportunités offertes, le reclassement professionnel présente également des défis significatifs que doivent surmonter les salariés concernés. Ces obstacles peuvent être d’ordre psychologique, financier, technique ou organisationnel et nécessitent un accompagnement adapté pour être surmontés efficacement.

Le défi psychologique constitue souvent le premier obstacle à surmonter. La perte d’emploi, même dans le cadre d’un licenciement économique, génère une fragilisation de l’estime de soi et peut provoquer une période de doute sur ses compétences professionnelles.

L’adaptation aux nouveaux codes du marché de l’emploi représente un défi technique important. Les méthodes de recrutement ont évolué avec la digitalisation, et les salariés en reclassement doivent s’adapter aux nouveaux outils (réseaux sociaux professionnels, plateformes de recrutement en ligne, entretiens vidéo) et aux nouvelles attentes des recruteurs.

Malgré la législation anti-discrimination, l’âge peut constituer un frein à l’embauche, notamment dans certains secteurs ou pour certains types de postes. Cette réalité nécessite une stratégie de recherche d’emploi adaptée et un positionnement professionnel valorisant l’expérience.

Les contraintes géographiques peuvent également compliquer le processus de reclassement. La mobilité géographique n’est pas toujours possible pour des raisons familiales ou personnelles, ce qui peut limiter les opportunités d’emploi disponibles, notamment dans certaines régions où l’offre d’emploi est plus restreinte.

Le nouveau poste obtenu peut offrir des conditions salariales inférieures à l’emploi précédent, nécessitant une adaptation du mode de vie et une révision des projets personnels.

La nécessité de formation complémentaire peut retarder le retour à l’emploi et générer des coûts supplémentaires. Bien que des dispositifs de financement existent, l’accès à la formation n’est pas toujours évident et peut nécessiter une période d’adaptation et d’investissement personnel important.

Donner un nouveau souffle aux carrières de vos collaborateurs

Pour un reclassement professionnel réussi, il faut un accompagnement de qualité. Cet investissement est bénéfique pour l’entreprise comme pour les salariés.

Un bon outplacement permet de valoriser l’image de l’employeur, de maintenir un climat social positif et de construire une relation de confiance avec les collaborateurs.

La clé de la réussite réside dans l’expertise des consultants, la personnalisation de l’accompagnement et une collaboration efficace entre l’entreprise, le cabinet spécialisé et le salarié.

Investir dans ce processus démontre un véritable engagement sociétal et une vision durable de la gestion des ressources humaines.

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